Par Romain Baheux – Photo : Manfred Richter/Pixabay
Gilles Beyer, l’ancien entraîneur, accusé de viols par l’ex patineuse Sarah Abitbol, a été mis en examen au début du mois de janvier. Plusieurs figures du monde du patinage artistique français sont également concernées.
Début janvier, les locaux de la brigade de protection des mineurs ont vu défiler plusieurs figures du monde du patinage artistique français. Le 6, il y a d’abord eu Gilles Beyer, l’ex-entraîneur de Sarah Abitbol, accusé de viols par son ancienne protégée dans son livre « Un si long silence » (Plon). L’ancien coach, placé en garde à vue, en est sorti deux jours plus tard pour être mis en examen.
Le 7, son ex-femme et ancienne directrice technique nationale adjointe en charge du patinage artistique Katia Krier a, elle, été entendue comme témoin. Le même jour que Didier Gailhaguet, ex-président de la Fédération française des sports de glace, contraint à la démission dans la foulée des révélations choc de la médaillée mondiale.
Depuis que le parquet de Paris s’est emparé de l’affaire en février 2020, les enquêteurs se sont efforcés de tenter de trouver des victimes présumées plus récentes de Gilles Beyer. Elles sont six dans ce dossier, toutes pour harcèlement sexuel, et trois pour agressions sexuelles. « Mon client a pris connaissance d’un certain nombre de charges, il s’expliquera devant le juge de ces accusations à la solidité inégale », explique au Parisien son avocat, Me Thibault de Montbrial.
Gailhaguet réclame 300 000 euros au ministère
Mais le volet judiciaire du dossier ne se concentre pas que sur Gilles Beyer. En parallèle, Didier Gailhaguet attaque en justice le ministère des Sports devant le tribunal administratif pour l’avoir, à ses yeux, érigé en bouc émissaire et l’avoir obligé à démissionner. L’ancien boss omniprésent de la glace française lui réclame 302 550 euros, ce que Roxana Maracineanu refuse.
Des échanges ont eu lieu entre ses avocats, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, et le ministère cet été, mais chacun reste campé sur ses positions. Les deux parties attendant une date d’audience devant le tribunal administratif.
Didier Gailhaguet, lui, continue d’assister aux réunions du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qu’il a refusé de quitter. Placé sous contrôle judiciaire, Gilles Beyer est également sans emploi après avoir été licencié cet été du club parisien des Français volants, où il occupait le poste de délégué général. Un club dont son frère, Alain, a quitté la présidence, aujourd’hui assurée par Pierre Thauron. Des nouvelles élections doivent avoir lieu en mars, si les contraintes sanitaires le permettent.
Katia Krier, elle, a quitté son poste en octobre. Depuis le mois de novembre, la cadre technique travaille au centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) Ile-de-France, où elle gère plusieurs dossiers. Elle a également postulé à des postes de conseiller en charge du haut niveau. « Je me lance de nouveaux défis, c’est très intéressant », se réjouit-elle auprès du Parisien. Loin du patinage artistique.