Le procès en appel de 13 jeunes, accusés d’avoir blessé quatre policiers en leur jetant des cocktails Molotov en 2016 à Viry-Châtillon, dans l’Essonne, a commencé mardi aux assises de Paris et se tiendra à huis clos.
Comme en première instance, lorsque huit des accusés avaient été condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison, les débats ne se tiendront pas en public, puisque trois des mis en cause étaient mineurs au moment des faits.
Le nouveau procès de cette affaire – qui avait eu un très fort retentissement médiatique et politique – doit durer six semaines.
Les huit jeunes qui avaient été reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique comparaissent dans le box des accusés.
Les cinq autres, qui avaient été acquittés en première instance par la cour d’assises des mineurs de l’Essonne, se sont eux présentés libres devant le tribunal.
«Les avocats de la partie civile et les victimes étaient très frappés par le décalage complet entre l’attitude des accusés et le caractère épouvantable des faits qui leur sont reprochés. C’est pour ça que nous sommes très favorables à la publicité des débats», avait déclaré avant l’audience Thibault de Montbrial, conseil de l’une des victimes, soulignant le «caractère pédagogique» qu’aurait eu cette décision.
Le 8 octobre 2016, en plein jour à Viry-Châtillon, une vingtaine de jeunes avaient pris d’assaut deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne – une vaste cité d’habitat social comptant des milliers de logements – considéré comme l’un des plus sensibles d’Île-de-France.
En quelques secondes, ils avaient brisé les vitres et jeté dans l’habitacle des cocktails Molotov.
Dans une première voiture, un adjoint de sécurité de 28 ans et une gardienne de la paix de 39 ans avaient pris feu.
Le pronostic vital de l’adjoint avait été un temps engagé et il avait été plongé dans le coma pendant plusieurs semaines. Plus de quatre ans après les faits, il porte encore les marques de l’agression sur son visage.
Sa collègue avait été touchée par des pierres une fois sortie de la voiture transformée en torche, alors qu’elle avait le haut du corps en flammes.
«J’ai des enfants, aidez-moi», l’avait entendu dire un de ses agresseurs présumés, qui avait confié plus tard à une amie que ça lui avait fait «un pincement au coeur».
Les accusés de cette violente attaque avaient entre 16 et 21 ans au moment des faits.
Le verdict est attendu le 16 avril. Le parquet général de Paris avait fait appel du premier verdict de décembre 2019.