You are currently viewing Assises du Haut-Rhin : 16 ans de réclusion pour le jeune violeur

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Il a même eu du mal à prononcer le mot viol. À l’issue d’un jour et demi d’audience, la cour d’assises et un jury majoritairement féminin a condamné vendredi le jeune accusé à 16 ans de réclusion. L’avocat général Laure-Alexandra Mairot avait requis 20 ans.

C’est l’extorsion avec arme, la victime étant contrainte sous la menace d’un objet pointu d’effectuer un retrait de 300 euros qui fixait la peine maximale (soit 30 ans) et non le viol. Une aberration pour Me Pauline Ragot, avocate de la partie civile qui milite pour une aggravation de la peine pour viol. L’avocate de la jeune femme a aussi plaidé la préméditation, l’accusé ayant selon un témoin annoncé son intention de commettre un viol peu de temps auparavant, ce qu‘il conteste.

Un profil « inquiétant »

Le 14 novembre 2018, la jeune femme en déplacement professionnel était agressée à Lièpvre. Son agresseur lui attachait les mains, la dirigeait vers un cabanon où il se livrait à des viols d’une grande sauvagerie. Le Sélestadien de 22 ans, au profil « inquiétant » selon les experts ne s’est jamais expliqué. Dans 80 % des cas, les victimes connaissent leur violeur. À Lièpvre, le jeune en rupture familiale, sans casier judiciaire, a jeté son dévolu sur une inconnue.

Selon Me Ragot, sa cliente a évacué la culpabilité, généralement fidèle accompagnatrice des victimes de viol. Les blessures de l’esprit survivent à celles de la chair et la jeune femme ne porte plus ni jupe ni talons. Elle est affectée d’attaques de panique, dans l’incapacité de sortir seule, en proie à une hypervigilance due au stress post-traumatique.

En défense, Me Estelle Diop a demandé avant tout des soins. Un début de prise de conscience ayant déjà, selon elle, amené l’accusé à débuter une thérapie. La cour a associé à la réclusion un suivi socio judiciaire pendant 10 ans et l’interdiction de détenir une arme pendant 15 ans.

Source DNA Dernières Nouvelles d’Alsace