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PARIS, 8 avr 2015 (AFP) – Des peines allant jusqu’à un an de prison ferme ont été requises mercredi contre sept prévenus d’une vingtaine d’années, poursuivis pour une rixe à Paris entre supporters avant un match Paris FC – Red Star du championnat National (3e division).

Le 5 septembre 2014 en fin de journée, une rixe impliquant une cinquantaine d’individus a éclaté dans le XIIIe arrondissement de Paris, avant un match entre les deux équipes au stade Charléty.

Retranchés dans le square Hélène-Boucher, des « ultras » du Red Star subissent une attaque en règle menée par un groupe munis de béquilles, de fumigènes et de bouteilles. Certains assaillants scandent « PFC hooligans », certains font un salut nazi. Au moins quatre blessés sont dénombrés, dont deux se verront prescrire des incapacités totales de travail de deux et trois jours. Aucun ne s’est constitué partie civile.

Après la rixe, une photo montrant 14 personnes paradant visages masqués avec une écharpe du Red Star volée à l’un des supporters du club de Saint-Ouen avait été publiée sur internet.

Présenté comme meneur du groupe, l’un des prévenus, âgé de 24 ans, connu de la police et interdit de stade s’est défendu à la barre en expliquant que « tout le monde a jeté et reçu des objets ». Chemise noire, barbu, cheveux ras derrière et sur les côtés, il a assuré qu’il avait été « soulagé » quand il a appris que l’un de ses adversaires, qu’il avait visé avec un fumigène, n’avait pas perdu un oeil.

Il a immédiatement été interrompu par la présidente qui lui a rappelé des SMS qu’il avait envoyés qui, loin de révéler une inquiétude, exprimaient plutôt une satisfaction pour ce geste.

« Ca n’a aucun lien avec le football », a-t-il concédé sous le feu roulant des questions de la présidente qui demandait si le « contentieux » invoqué par le prévenu ne pouvait « pas se régler autrement qu’à coups de barre de fer et de saluts nazis ».

Le prévenu a reconnu avoir rédigé et diffusé sur internet un communiqué signé des « infâmes » du PFC, qui compte dans ses rangs d’anciens ultras du PSG. Le texte évoquait une « rivalité francilienne » et avertissait: « Si vous avez l’intention de porter plainte (…) nous aussi on viendra à six heures du matin faire toc toc ». Une « menace très claire envers ceux qui porteraient plainte », même si ces faits n’ont pas été poursuivis, a souligné la présidente.

Le parquet a requis deux ans dont un avec sursis contre le principal prévenu, un an ferme contre un autre, en état de récidive légale, et un an de prison, dont six mois avec sursis contre les cinq autres.

Une interdiction de stade pendant trois ans et 2.000 euros d’amende ont en outre été requis contre chacun des sept prévenus.

Agent de voie à la SNCF, le principal prévenu était inséré socialement tout en se livrant à ces bagarres entre supporters. Cette procédure lui a permis une « prise de conscience » et il « va quitter sa face obscure », a plaidé son avocat, Me Thibault de Montbrial. Lors de ces « fights » entre ultras, « on prend bien soin de ne s’attaquer qu’entre pairs », a-t-il souligné: « On se bastonne allègrement, mais entre soi ».

Le tribunal correctionnel de Paris a mis son jugement en délibéré au 10 juin.

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