L’homme de 38 ans avait reconnu en avril 2015 avoir enlevé, violé et tué Chloé, 9 ans. Son procès devait s’ouvrir en septembre.

Incarcéré depuis son arrestation en avril 2015, Zbigniew Huminski, le meurtrier présumé de la petite Chloé, 9 ans, s’est suicidé par pendaison lundi soir en prison. « Le détenu, qui était à l’isolement, a été découvert pendu dans sa cellule lors d’une ronde vers 19h30 », a indiqué le directeur interrégional des services pénitentiaires, Alain Jégo.

Ce ressortissant polonais d’une quarantaine d’années, avait reconnu avoir enlevé, violé et tué la petite fille le 17 avril 2015, soit deux jours après les faits. Il avait été interpellé aux abords de la scène de crime, mis en examen le 17 avril 2015 pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de moins de 15 ans, puis placé en détention dans la prison de Sequedin, dans le Nord.

Le scénario noir des dernières heures de Chloé, enlevée et tuée à Calais

Le tueur avait été diagnostiqué comme « psychopathe », par un expert judiciaire. Lors de son passage aux aveux, dès le début de sa garde-à-vue, Zbigniew Huminski avait évoqué une « impulsion ». Il avait raconté aux enquêteurs s’être arrêté à Calais le jour-même des faits, sur la route de l’Angleterre, et avoir enlevé Chloé, après qu’elle l’eut arrosé avec un pistolet à eau.

Le procès était prévu pour septembre

Huminski est le cinquième détenu à s’être suicidé depuis avril 2016 dans la prison de Sequedin. Il devait être jugé lors de son procès, qui devait avoir lieu du 11 au 15 septembre aux assises de Saint-Omer.

« C’est la consternation. Il va manquer à la famille de le regarder les yeux dans les yeux, un face à face toujours essentiel. Elle avait aussi l’espoir d’entendre des explications, même si, en l’occurrence, ce geste était irrationnel. Enfin, ce n’est pas la même chose de savoir que c’est lui, et de le voir condamné, c’est important symboliquement et concrètement », a regretté l’avocat de la famille, Thibault de Montbrial.

« On nous avait dit qu’il était surveillé en cellule donc je ne comprends pas qu’il ait réussi à se suicider » a également déploré la mère de Chloé, Isabelle Hyart, dans La Voix du Nord.

A l’origine d’une vive polémique sur la libre-circulation

A l’époque des faits, le meurtre de la petite Chloé -qui avait été retrouvée morte étranglée quelques heures après son enlèvement- avait choqué la France entière. A Calais, les marches blanches s’étaient alors multipliées.

Au début de l’enquête, le passé du Polonais, qui possédait déjà un casier judiciaire chargé, avait été au centre de l’attention, jusqu’à faire naître une polémique dans la classe politique sur d’éventuelles défaillances de la justice, des forces de l’ordre ou des contrôles aux frontières.

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