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Photo : Pixabay

Idriss Sihamedi, le fondateur de l’association humanitaire BarakaCity a été dissoute fin octobre 2020, a été condamné pour deux affaires distinctes de harcèlement

Idriss Sihamedi, le fondateur de l’ONG BarakaCity, dissoute fin 2020 par le gouvernement, a été condamné mercredi 28 septembre par la cour d’appel de Paris à des peines de prison avec sursis dans deux affaires distinctes de harcèlement à l’encontre des journalistes Zohra Bitan et Zineb El Rhazoui.

Dans la première affaire, la cour d’appel a alourdi la peine prononcée en première instance par le tribunal judiciaire d’Evry en mars 2021 – dix mois de prison avec sursis – à l’encontre d’Idriss Sihamedi, de son vrai nom Driss Yemmou, en le condamnant à un an de prison avec sursis.

Sanctions « alourdies »

Il devra également s’acquitter d’une amende de 5 000 euros, dont 2 500 euros avec sursis.

« Les sanctions ont été alourdies par la cour d’appel, c’est notamment à cause de la désinvolture procédurale de M. Yemmou, qui a fait appel mais ne s’est jamais présenté aux audiences », a réagi Jean-Philippe Dom, avocat de Mme Bitan.

Dans la seconde affaire, le parquet général a indiqué que la cour avait infirmé le jugement de relaxe rendu le 15 janvier 2021 par le tribunal correctionnel de Paris, en déclarant Idriss Sihamedi coupable du délit de harcèlement moral à l’encontre de Mme El Rhazoui.

La cour l’a condamné à une peine de douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant une durée de deux ans avec obligation de réparer les dommages causés par l’infraction et de s’abstenir d’entrer en relation avec la victime, à laquelle il devra verser la somme de 5 000 euros en réparation de son préjudice moral, ainsi qu’une indemnité de procédure.

« La cour d’appel de Paris vient d’infirmer un jugement du Tribunal de Paris et de condamner Driss Sihamedi (douze mois avec sursis) pour cyberharcèlement envers Zineb El Rhazoui en 2020. Le combat contre l’islamisme continue, et nous ne lâcherons rien ! », s’est félicité sur son compte twitter l’avocat de la journaliste et essayiste, Me Thibault de Montbrial.

80 puis 113 tweets

En première instance, le tribunal avait reconnu que les messages postés sur Twitter par M. Sihamedi relevaient bien du cyberharcèlement mais avait jugé qu’il n’existait « aucune preuve de la dégradation effective des conditions de vie de Mme Zineb El Razhoui ».

Idriss Sihamedi était poursuivi pour avoir envoyé plus de 80 tweets à Mme El Rhazoui entre le 23 septembre et le 11 octobre 2020. Certains avaient révélé des éléments de la vie privée de la journaliste et étaient accompagnés de la mention #balancezinebelrhazoui ou #zinebgate.

Concernant Mme Bitan, le fondateur de BarakaCity avait reconnu devant les enquêteurs avoir publié 133 tweets mettant en cause la chroniqueuse de la radio RMC. Il l’accusait de « déverser sa haine sur les femmes musulmanes ».

Sur Twitter, Idriss Sihamedi avait interpellé la chroniqueuse et ses deux fils à propos de supposées infractions pénales, en poussant les utilisateurs du réseau social à leur demander des explications, via le hashtag #BalanceZohraBitan. Le prévenu avait également publié une photographie de la boîte aux lettres de la famille ainsi qu’un courrier en recommandé volé.

En février dernier, M. Sihamedi avait déjà été condamné en appel à 5 000 euros d’amende dont 2 000 euros avec sursis pour injures racistes envers Zineb El Rhazoui. L’association humanitaire BarakaCity a été dissoute fin octobre 2020 et ses fonds gelés, accusée par le gouvernement « d’inciter à la haine » et de « justifier des actes terroristes » après l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune islamiste.

Source Sud-Ouest