Ténor du barreau du haut de ses 42 ans, Thibault de Montbrial rejoint l’équipe chargée d’assurer la défense de la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn. Un nouveau dossier de prestige pour l’avocat parisien, déjà intervenu dans les affaires Karachi, Clearstream, Renault…
Il est la dernière addition à l’équipe chargée d’assurer la défense de la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de l’avoir violée dans une chambre du Sofitel de Nex York. Lui même se définit comme « un relais de Kenneth Thompson, l’avocat de Nafissatou Diallo ». Chargé de représenter la victime présumée dans l’affaire DSK, Thibault de Montbrial ajoute à son CV un nouveau dossier de prestige, qui occupera une place de choix aux côtés de ceux dans lesquels ce pénaliste de 42 ans, ténor du barreau parisien, s’est déjà impliqué.
Pseudo-espionnage chez Renault
Dernière grande intervention en date pour Me de Montbrial, l’avocat a défendu Mathieu Tenenbaum, l’un des trois cadres de Renault accusés, sans fondement, d’espionnage industriel contre le constructeur automobile français. Dès janvier, Thibault de Montbrial affirmait l’innocence de son client, qui a été établie depuis : « Quand les gens se défendent avec autant de force et de vigueur, c’est peut-être parce qu’ils disent la vérité ». Celui qui était alors numéro deux du programme de véhicules électriques de Renault a été réintégré. Me de Montbrial mène des négociations pour que son client obtienne réparation du préjudice subi.
Attentat de Karachi
Avocat des parties civiles, Thibault de Montbrial défend les blessés dans cet attentat qui a fait quinze victimes, dont onze Français, en mai 2002. L’enquête cherche à déterminer s’il y a un lien entre l’explosion qui a touché des membres de la Direction des constructions navales (DCN) et l’arrêt à partir de 1995 du versement de commissions dans le cadre d’un contrat d’armement entre le Pakistan et la France. Thibault de Montbrial a demandé en janvier une enquête sur d’éventuels faits de corruption au nom de « la recherche de la vérité ».
Abus de faiblesse sur Albert Uderzo
Thibault de Montbrial conseille également Sylvie Uderzo. La fille du co-créateur d’Astérix a porté plainte contre X en février 2011. Elle soupçonne l’entourage de son père de se livrer à un abus de faiblesse. « Sylvie Uderzo affirme que des proches de ses parents les manipulent et organisent « une stratégie d’éloignement et de rupture » entre elle et son père. Elle désigne nommément l’ancien avocat et le notaire de son père, l’expert-comptable de la maison d’édition qu’il a fondée à la mort de René Goscinny, son directeur général et un entrepreneur » selon les précisions apportées par le Nouvel Observateur.
Frégates de Taïwan et Clearstream
L’avocat parisien représente la veuve du capitaine de frégate Yin, assassiné en 1993 après avoir découvert que le prix de frégates vendues par la France à Taïwan avait été artificiellement gonflé par le versement de commissions occultes. Thibault de Montbrial a organisé une rencontre entre Jean-Louis Gergorin, condamné à quinze mois de prison fermes en première instance dans l’affaire Cleartsream, et le juge Renaud Van Ruymbeke au sujet de ces frégates, juste avant les envois anonymes de listings par le corbeau de Clearstream. Il était alors le conseil de Jean-Louis Gergorin.
Régime de Ben Ali
Thibault de Montbrial a défendu des victimes du système mafieux mis en place par les plus hautes autorités tunisiennes. En juillet 2010 notamment, il dépose une plainte à l’encontre d’Imed Trabelsi, neveu de l’épouse de Zine el-Abidine Ben Ali, pour « extorsion de fonds ». Thibault de Montbrial défend alors Faouzi Mahbouli, homme d’affaires tunisien qui a choisi de monter une antenne de Bricorama, mais se heurte à la voracité de Trabelsi. L’enseigne française est également visée par la plainte pour « recel d’extorsion de fonds ». Ses activités en Tunisie ont même valu des menaces de mort à Me de Montbrial, selon un dossier d’enquête révélé par Owni.
Et aussi…
Thibault de Montbrial s’est fait connaître en assurant la défense de Bruno Roussel, directeur sportif de l’équipe cycliste Festina, lorsque la grande affaire de dopage du même nom éclate en plein Tour de France 1998. Depuis, on l’a également vu dans l’affaire Elf, les procès Ferrara et Tibéri, ou lorsqu’un incendie à Neuilly-sur-Seine avait coûté la vie à cinq pompiers (septembre 2002).