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Cette fois, ses propos polémiques visent les homosexuels, et notamment le policier tué dans l’attentat des Champs-Elysées en 2017…

Par Par Juliette MONTESSE

Cette fois, ses propos polémiques visent les homosexuels, et notamment le policier tué dans l’attentat des Champs-Elysées en 2017: Jean-Marie Le Pen sera jugé mercredi à Paris pour provocation à la haine ou à la violence et pour injure publique.

Le cofondateur du Front national, qui fêtera ses 90 ans dans quelques jours, sera présent devant la 17ème chambre correctionnelle, selon son avocat. Initialement prévu en février, le procès avait été reporté.

Coutumier des poursuites judiciaires depuis des décennies, l’eurodéputé est cité à comparaître par le parquet de Paris pour trois séries de propos sur les homosexuels.

En mars 2016, dans son « Journal de bord » vidéo publié sur son blog, l’ancien tribun d’extrême droite avait affirmé: « Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse… interdites, mais tout de même, dans l’exaltation de l’homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l’enfance et la jeunesse ».

Puis en décembre 2016, interrogé par des journalistes du Figaro sur la représentation des homosexuels au sein du FN, il avait estimé que « les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe: s’il n’y en a pas assez c’est un peu fade, s’il y en a trop c’est imbuvable ».

L’association Mousse, qui lutte contre les discriminations homophobes et sexistes, avait porté plainte après ces deux sorties, « provocations inacceptables à la haine d’autrui et à la haine de soi », selon son avocat, Etienne Deshoulières.

L’ex-dirigeant frontiste est également poursuivi pour avoir commenté en avril 2017 les obsèques du policier tué dans un attentat jihadiste sur les Champs-Elysées, Xavier Jugelé, au cours desquelles son compagnon s’était exprimé.

« Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion », avait lancé M. Le Pen dans le même « Journal de bord ».

Etienne Cardilès, compagnon de Xavier Jugelé, s’est constitué partie civile. Il « attend une condamnation ferme de propos haineux tant envers un policier mort au service de la nation, que d’une communauté à laquelle est nié le droit d’exprimer publiquement sa peine », a indiqué son conseil, Thibault de Montbrial.

Jean-Marie Le Pen « n’a rien contre les homosexuels », affirmait en février son avocat, Me Frédéric Joachim. « Il revendique surtout son droit à exprimer une opinion, il a d’ailleurs une représentativité pour le faire en tant que parlementaire ».

En mars, Jean-Marie Le Pen avait assuré dans le magazine gay Friendly n’être « pas du tout » homophobe. « D’ailleurs, la plupart de mes collaborateurs sont homosexuels », déclarait l’ancien candidat à la présidentielle.

« Je fais bien la différence entre les homosexuels et les +homosexualistes+ qui sont ceux qui transforment leur choix sexuel personnel en idéologie politique », insistait-il, pointant un « lobby » LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

« A partir du moment où les homosexuels ne mettent pas leurs mains dans ma braguette ou dans celle de mes petits-enfants, et qu’ils ne se promènent pas avec une plume dans le cul sur les Champs-Elysées, ça m’est égal », ajoutait le « Menhir ».

L’ancien président du FN (de 1972 à 2011) a déjà été condamné par le passé pour des déclarations de natures diverses, notamment pour avoir qualifié les chambres à gaz de « détail » de la Seconde Guerre mondiale, affirmé que l’Occupation n’aurait pas été « particulièrement inhumaine » ou encore estimé que les Roms volent « naturellement ».

Exclu du FN – désormais renommé Rassemblement national – par sa fille Marine en 2015 pour ses propos polémiques répétés sur la Shoah, puis déchu de la présidence d’honneur du parti, Jean-Marie Le Pen a rejoint fin mars le parti européen néofasciste Alliance pour la paix et la liberté, qui compte dans ses rangs le parti néonazi allemand NPD.

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