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Idriss Sihamedi, président de BarakaCity, comparaît dans deux affaires pour ses messages à l’ex-journaliste de Charlie Hebdo – Capture d’écran Youtube / BarakaCity France

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le fondateur de BarakaCity à une lourde amende, mercredi 3 mars, pour des propos injurieux et racistes qu’il avait tenus sur Twitter contre Zineb El Rhazoui, ancienne chroniqueuse à Charlie Hebdo.

Idriss Sihamedi, sulfureux fondateur de BarakaCity, une ONG musulmane en voie de dissolution, a été reconnu coupable d’injures publiques racistes à l’encontre de Zineb El Rhazoui, ex-membre de la rédaction de Charlie Hebdo. Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné, mercredi 3 mars, à une amende de 3 000 euros, a appris Marianne de source judiciaire. Il devra également verser à sa victime, qui s’est constituée partie civile, 1 500 euros de dommages et intérêts, assortis de 2000 euros de frais de justice.

Âgé de trente-six ans, hyperactif sur son compte Twitter de plus de 40 000 abonnés, Idriss Sihamedi, de son vrai nom Driss Yemmou, s’en était pris à la chroniqueuse à la mi-septembre 2020, lui expédiant une salve de tweets rageurs, pour lesquels il a été poursuivi pour cyberharcèlement puis relaxé. Mais dans ce flot, un tweet, envoyé le 14 septembre, attirait particulièrement l’attention : il la traitait d’« arabe de service », de « chien caressé par ses maîtres ». Avant de conclure : « J’espère qu’elle sera constipée jusqu’au silence. » Jugé pour « injure publique », Driss Yemmou avait fait valoir, à l’audience en janvier, le caractère « satirique » de ses messages. Visiblement sans convaincre la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, qui a retenu dans son jugement la circonstance aggravante de racisme.

Suivant en ce sens la procureur de la République, qui avait pointé, dans son réquisitoire, « le mépris dans les mots choisis par M. Yemmou » et « le caractère raciste de l’injure ». Avant de requérir contre le prévenu trois mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende.

« EXPRESSION MÉPRISANTE »

« Le tribunal souligne à juste titre que l’expression « arabe de service » enferme Mme El Rhazoui dans une catégorie qui lui interdit de défendre certaines idées sous peine d’être présentée comme un alibi, une traître », se félicite Thibault de Montbrial, avocat de la partie civile, ne cachant pas sa satisfaction de voir ainsi sanctionnée « cette expression méprisante qui fait florès sur les réseaux sociaux ».

Me Ouadie Elhamamouchi, l’un des conseils de Driss Yemmou, se réjouit de son côté de cette condamnation « extrêmement faible » et « bien en deçà des réquisitions du parquet », si bien qu’il réfléchit encore à faire appel. Mais, promet-il, « nous serons à l’affût de ce qu’elle dira et nous n’hésiterons pas à l’attaquer à notre tour en justice, dès lors qu’on jugera que ses propos sont injurieux ».

Source Marianne